Le jeudi 6 juin, Fabiola Solis Cisneros a franchi la scène du lycée de Coalinga, honorant ainsi une promesse faite à sa famille.
En 2022, alors qu’elle n’avait que 18 ans et s’approchait de la fin de sa deuxième année de lycée, Solis Cisneros a découvert qu’elle était enceinte. Elle confie à PEOPLE que cette période a été particulièrement difficile, notamment avec son père, qui a réagi initialement avec colère et déception.
Cependant, sa détermination à poursuivre ses études après la naissance de son fils Xavier a permis de restaurer leur relation. De plus, son père a ressenti une connexion immédiate en rencontrant son petit-fils pour la première fois lorsqu’il l’a ramenée de l’hôpital. “Ce fut un coup de foudre”, raconte-t-elle.
Lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte, Solis Cisneros admet qu’elle “n’était pas dans le meilleur état d’esprit.”
“Je me sentais terriblement seule”, confie-t-elle.
Mais ses trois grandes sœurs se sont rapidement mobilisées pour la soutenir. Elles étaient présentes lorsqu’elle a effectué son test de grossesse à domicile et l’ont entourée de conseils et de réconfort. Après avoir réfléchi à ses options, elle a finalement décidé de garder son bébé. Cependant, l’idée d’annoncer la nouvelle à ses parents lui semblait extrêmement intimidante.
“Si vous connaissez les parents mexicains, vous savez que ce genre de nouvelle n’est jamais bien accueilli”, explique Solis Cisneros. “Nous étions toutes nerveuses à l’idée de la réaction de notre mère, mais notre père nous terrifiait encore plus.”
Le lendemain matin, elle a trouvé le courage de lui annoncer la nouvelle, mais la conversation ne s’est pas bien déroulée.
À un moment donné, l’idée de l’expulser de la maison a même été évoquée, mais finalement, son père a décidé de ne pas la laisser affronter cette épreuve seule et lui a permis de rester.
Ce qui a contribué à apaiser les tensions à la maison, c’est la promesse de Solis Cisneros de continuer à aller à l’école et de terminer ses études avec sa classe. Elle explique que son père, qui n’a jamais eu une “éducation complète“, a toujours encouragé ses filles à exceller à l’école pour réussir dans la vie.
“Il a dit à ma mère que s’il devait me soutenir, je devais poursuivre mes études“, raconte Solis Cisneros. “Cela m’a donné la motivation nécessaire pour persévérer et ne pas abandonner.”
En effet, elle raconte qu’elle a continué à aller à l’école “jusqu’à une semaine avant la date prévue de son accouchement.”
Ce qui lui a donné de la force pendant cette période, c’était de savoir qu’elle n’était pas seule.
“J’avais le soutien de tout le monde : le père de mon bébé, mes sœurs, ma mère, et certains de mes professeurs”, explique-t-elle. “Je n’ai jamais été seule pendant ma grossesse.”
La professeure de mathématiques Korie Love a raconté à la chaîne locale ABC KFSN-TV que dès qu’elle a appris la grossesse de Fabiola, elle lui a demandé comment elle pouvait l’aider.
“Elle ne voulait pas de traitement spécial“, a précisé Love. “Elle venait en classe, faisait son travail. Elle était très autonome.”
Cependant, ces “petites attentions” de la part de sa professeure “m’ont fait me sentir importante”, confie Solis Cisneros à PEOPLE. Elle ajoute : “Je me sentais moins déprimée.”
Quand le moment est venu pour Xavier de naître, le 18 décembre 2022, c’est son père qui l’a accompagnée à l’hôpital.
“Il était inquiet à l’idée que j’accouche parce qu’il savait que c’est un processus douloureux”, explique-t-elle. “Il m’a donné un câlin, m’a dit de faire attention et a prononcé une petite prière pour moi.”
Après la naissance de Xavier, sa relation avec son père s’est nettement améliorée, mais elle a eu du mal à reprendre ses études. Elle a tenté de suivre des cours en autonomie, mais a réalisé que ce mode d’apprentissage ne lui convenait pas. Heureusement, sa mère a accepté de s’occuper du bébé, permettant à Solis Cisneros de retourner en classe, ce qui a tout changé.
“J’ai commencé à me sentir capable de planifier un avenir meilleur”, explique-t-elle. “Mes notes se sont améliorées, mon père a commencé à réellement communiquer avec moi. J’ai aussi trouvé un emploi à temps partiel, ce qui m’a permis de progresser vers mes objectifs.”
En ce qui concerne l’avenir, Solis Cisneros prévoit de commencer l’université à l’automne, avec l’intention d’utiliser ses études pour aider les autres.
“J’hésite encore entre la psychologie et les soins infirmiers”, dit-elle. “J’aimerais travailler dans les écoles pour aider ceux qui traversent des moments difficiles et leur montrer qu’ils peuvent réussir.”